Garder le cap

La semaine avait été plutôt rocambolesque à New-York pour la famille Bennett. Ils avaient à peine eux le temps de voir Andrew et de bien comprendre la situation dans laquelle il se trouvait. Depuis le départ de son frère, Thomas n'avait pas pris une journée de congé. Ce dimanche matin, il était au restaurant depuis 6h00 pour préparer le service du petit déjeuné. Le petit café vivait un regain de popularité soudain et le chiffre d'affaire avait triplé en une semaine à peine.

Andrew et sa petite famille était de retour à la maison depuis peu. Beaucoup de choses avaient changé et d'ailleurs, mémé certains voisins qui ne leurs adressaient pas la parole avant le faisaient maintenant, du moins depuis la veille comme ils venaient de rentrer. Andrew venait de partir de la maison, direction le restaurant sans Amelia et la petite. Il était parti en douce et discrètement pour ne pas attirer les curieux et s'était rendu au resto. Il s'était approché sans bruit de son frère et avait posé les mains sur ses épaules pour le surprendre.

La cuisine se trouvait à l'arrière du petit restaurant, c'est là que se trouvait Thomas depuis bientôt 10 minutes. Pour le service du petit déjeuné, il préparait une pâte à crêpe, coupaient les fruits qui pouvaient l'être d'avance et s'assurait d'avoir tout ce qu'il fallait pour l'arrivé des premiers clients. Bientôt, les premiers employés arriveraient et les portes seraient déverrouillées d'ici une quinzaine de minutes.

Quand il entendit la porte s'ouvrir, il ne s'alarma pas, il pensait qu'un des serveurs venaient d'arriver. Il poursuivit ses occupations sans se déranger d'avantage. Il fit un petit saut quand il sentit des mains sur lui. Il ne s'attendait pas à ce que quelqu'un vienne à l'arrière le rejoindre et encore moins le toucher. Il se retourna avec un petit sourire et ne cacha pas sa surprise de voir Andrew.

"Hey! Le retour s'est bien passé à ce que je vois... est-ce que je dois faire la révérence ?"

Andrew revenait enfin dans sa zone de confort ; son restaurant. Outre sa fiancée et leur fille ainsi que son frère, Andrew était très attaché à son restaurant. Il y avait mis beaucoup d’énergie et de temps pour que son restaurant fonctionne et pour que la clientèle soit fidèle et revienne.

Il eut un petit sourire lorsque son frère s’était retourné vers lui. Andrew se permit de lui faire une accolade, il en avait besoin. Son petit frère lui avait manqué pendant cette semaine difficile. Il avait finalement donné un petit coup sur l’épaule de son frère et répondit :

"Fait ça et je t’étrangle… j’ai passé une semaine de merde, mais j’étais là pour Amélia! En parlant de merde… c’est comme ça qu’on m’a fait sentir toute la semaine! Toi, ça bien été?"

Thomas serra son frère contre lui. Il était heureux de le voir de retour et d'enfin pouvoir avoir quelques explications. Lui et Andrew étaient très près l'un de l'autre. Leur vie n'avait pas toujours été facile après que leur père avait abandonné leur mère. Vivre à New-York en étant une mère célibataire, avoir deux enfants et un salaire minimum, relevait du miracle. Les deux frères travaillaient depuis longtemps pour aider leur mère et heureusement, leur sort c'était rapidement amélioré avec l'ouverture du resto. Ils ne roulaient pas sur l'or mais la vie était plus généreuse que jamais aujourd'hui.

"Ouais, ça devait être merdique de se faire torcher le cul par des serviteurs et de bouffer de l'or en barre!"

Il se moquait un peu mais réalisa bientôt que son frère était sérieux. Il avait l'air déprimé, fatigué et son regard n'était pas celui qu'il avait l'habitude de voir.

"Ouais... ça va! On est un peu débordé considérant qu'on a perdu un serveur qui était en fait un garde de sécurité et que sans Amélia et toi, ça faisait 3 employés de moins avec le double de la clientèle! Ça va, maman est venu aider un peu... Je vais pas me plaindre que tu sois de retour."

Il prit le plat de pâte à crêpe et le mit au froid dans le réfrigérateur avant de se concentrer à nouveau sur son frère.

"Alors c'était si merdique que ça là-bas? Je sais pas pour toi, j'ai encore du mal à réaliser et à tout comprendre, je veux dire, j'ai toujours trouvé qu'Amélia était étrangement cultivé pour une fille qui avait à peine son secondaire en poche mais jamais à me douter de tout ça... C'est quand même un gros tas de mensonges à gober d'un coup..."

"Ce n’est pas vraiment comme ça que ça s’est passé. "

Il n’avait pas eu une très belle semaine. Il avait eu quelques discussions avec le roi et quelques gardes… ça se résumait à ça car le reste de la famille n’avait pas trop semblé vouloir lui parler.

"Je suis désolé pour tout ça… Faut dire que j’ai appris vraiment trop tard qui faisait partie de la garde royale. Il y avait même notre voisin… Bref, on était surveillé sans le savoir. Je vais devoir remercier maman du coup de main qu’elle est venue te donner. "

Il avait laissé son frère serré le plat de pâte à crêpe et il avait de nouveau serré son petit frère dans ses bras.

"J’avais besoin de te serrer dans mes bras. Je me suis senti trahi je te dirais… et puis presque toute sa famille m’a fait sentir comme si j’Étais une merde et je suis certain que la mère d’Amélia cherche un moyen de me mettre à l’écart… tout comme pour Ophélia comme elle n’est pas à 100% de sang royal… "

C'est pas tous les jours qu'on apprend qu'un membre de notre famille appartient à la royauté britannique et c'est surement pire quand on apprend qu'il s'agit de sa petite amie. Le séjour royal d'Andrew n'avait pas l'air de lui avoir plu.

"Tu sais que ça lui à fait plaisir. Tu aurais dût la voir lire tous les potins britanniques! Maman pensait que c'était une blague quand je lui ai dis que tu étais partie là-bas... Faut dire que j'ai eu du mal à te croire aussi!"

Il avait serré Andrew dans ses bras, lui donnant une petite tape à l'arrière de l'épaule. Après, il s'appuyait contre le comptoir et écoutait ce que son frère avait à lui dire.

"Tu rigoles? Ils ont aucune raison de faire ça, c'est carrément vieux jeux... Amélia est une fille bien. Je sais pas pour la princesse Amélia, mais la fille que je connais, je vois mal comment qui que ce soit pourrait vous séparer... et qu'est-ce tu veux qu'ils fassent ici, on est en Amérique, ils sont sur un autre continent!"

Au milieu de leur discussion, un serveur entrait dans la cuisine. Il les interrompu quelques secondes avant de retourner à l'avant pour ouvrir les portes. Il était tôt mais les premiers clients attendaient déjà pour leur café matinale avant de débuté une longue journée de travaille. D'ici une heure, ils serviraient aussi les petits déjeuner chaud mais habituellement, les premières ventes se résumaient à quelques cafés et une gourmandise pour emporter. Andrew et Thomas avaient encore le temps de discuter un peu.

"À ce que je saches, tu sang c'est du sang... je crois pas qu'on comprendra de si tôt. Si Amélia a décidé de vivre avec toi, c'est surement parce qu'elle n'y accorde pas d'importance non plus..."

Chez eux, Amélia avait été accueillit comme la fille que leur mère n'avait jamais eux. C'était un choc pour toute la famille d'apprendre tout ça. La jeune femme avait toujours été vague au sujet de sa famille. Ils savaient tous qu'elle avait des différents avec eux, qu'elle ne voulait pas les revoirs et qu'elle préférait ne pas en parler. Maintenant, Thomas comprenait mieux pourquoi elle avait gardé le mystère aussi longtemps.

"C'est simple, ne l'épouse pas... Et depuis quand tu penses au mariage? Je croyais pas que c'était votre genre à tous les deux!"

Andrew avait salué le serveur qui venait d'entrer, ce dernier l'avait également salué en lui souhaitant un bon retour au pays. Il n'était pas resté longtemps et il était vite reparti pour aller accueillir les clients.

"Non justement, je ne crois pas qu'elle serait restée si longtemps avec moi si ça l'avait une quelconque importance pour elle et on n'aurait certainement pas Ophélia aujourd'hui..."

Andrew n'avait jamais poussé Amélia à parler de sa famille, il l'avait simplement accueilli à bras ouvert dans la sienne tout comme Thomas et leur mère. Il avait fixé un point dans le vide un petit moment jusqu'à ce que son jeune frère le sorte de sa rêverie. Il avait haussé les épaules, puis, il avait répondu :

"Je n'ai jamais vraiment voulu me marier... je te dirais que j'ai pensé à ça quand elle m'a dit pour sa famille et je crois que c'est surtout parce que j'ai eu peur de la perdre... J'avais peur que sa famille tente de nous séparer. Je l'aime, mais tout ça, c'est paniquant..."

Au moins son frère ne semblait pas trop en colère contre Amélia elle-même mais plutôt face aux circonstances. C'était tout à fait naturel d'être ébranlé. La famille de sa petite amie était plus qu'une simple famille. En plus, il ne c'était pas sentit accepté par eux, ça ne devait pas rendre l'acceptation plus facile.

"Bah il y a rien qui te force à te marier! Elle doit te respecter là dedans c'est tout! Tu dois mettre tes limites et lui dire la vérité sur comment tu t'es sentit ..."

C'était pas toujours facile pour un homme de dire ses sentiments. Andrew était protecteur et Thomas se doutait qu'il serait prêt à mourir pour rendre sa famille heureuse. Par contre, lui, il ne voulait pas voir son frère malheureux. Puis le téléphone de son frère sonna pour l'avertir qu'il avait reçu un texto.

*Bon matin! Je ne t'ai pas trouvé dans la maison, ni de petit mot? Tu es au restaurant? *

Comme partir en douce sans laisser de note ne ressemblait pas aux habitudes d'Andrew, un second message suivit ensuite.

*Fâché ???*

T : "Tu rentrais travailler ou? Parce que je prendrais bien ton aide ce matin si tu es libre!"

"Il est trop tôt pour boire un verre… mais ça ferait du bien je te dirais…"

Andrew n’était pas un homme qui buvait beaucoup, c’Était habituellement plus social qu’autre chose, mais en ce moment, il devait avouer qu’un petit remontant ça lui ferait tellement du bien.

"Pour le moment, je ne suis pas encore prêt à lui en parler…. Je digère encore cette semaine-là…"

Andrew n’avait jamais été du genre à exprimer ses sentiments, il se montrait heureux, calme, parfois sévère avec sa fille ou en colère contre un employé, mais il ne se fâchait que très rarement contre Amélia et pleurait encore moins. Il avait été ému à la naissance de leur fille, mais c’était un homme réservé sur ce qu’il ressentait. Il reçut un texto qu’il ne regarda pas tout de suite, puis un second où il finit par prendre son téléphone dans sa poche.

*Bon matin, désolé je suis parti vite, Tom avait besoin de moi au resto. T’inquiète ça va… a plus xox*

A : "Bien sûr que je rentrais travailler ! J’en ai besoin… Qu’est-ce qui te reste à faire?"

Andrew était ensuite allé déposer son cellulaire dans son bureau et il avait pris son tablier qu’il avait enfiler avant de laver ses mains.

"C'est toi le patron, si tu as envie de prendre un vers, c'est pas moi qui va te faire la morale!"

Il haussa les épaules avec un petit sourire rieur aux lèvres. Si ça pouvait l'aider à se détendre, il pouvait bien se le permettre exceptionnellement. Puis, tant qu'il ne finissait pas une bouteille à lui seul et qu'il était encore apte à travailler, ça ne causerait aucun soucis à personne.

Thomas aurait encore bavardé un moment mais à l'avant ça commençait à s'activer. Ils allaient devoir se mettre à l'ouvrage.

"Au moins, si tu veux du positif dans tout ça, toute cette histoire à fait au moins doubler la clientèle!"

Il donna quelques tapes d'encouragement à son frère avant de passer la porte pour l'avant boutique. Ce serait une longue journée pour tous mais d'ici 14h00, il y aurait une petite accalmie.

Rep

La journée avait été bien remplit. Ils avaient à peine eux le temps de discuter ou de prendre une pause avant l'heure du souper. Le soir venu, les clients commençaient à se faire plus rare et le restaurant pouvait enfin être laissé à un serveur. Une longue journée de s'achevait pour Thomas et Andrew. C'était assez exceptionnelle d'avoir autant de boulot mais en plus, avec la période du temps des fêtes qui approchaient, c'était normal d'avoir une hausse d'achalandage. Thomas retira son tablier un peu après 18h00 et puis vint retrouver son frère dans son bureau.

"Tu rentres? J'ai un petit creux, tu veux aller manger un burger?"

Andrew avait terminé sa journée et il s’était installé dans son bureau pour prendre un verre. Il essayait de repasser tout ça dans sa tête… toute cette histoire royale qu’il avait encore du mal à digérer. Il prenait une gorgée lorsque son petit frère était entré dans la pièce le tablier dans la main. Il avait déposé son verre sur son bureau et avait bouché la bouteille de vin pour finalement la ranger dans le fond d’un tiroir de son bureau.

"On peut bien aller manger un morceau… je dois juste appeler Amélia avant qu’elle pense que je la boude…"

Le jeune homme avait pris le téléphone pour finalement composer le numéro de la maison pour rejoindre sa petite amie.

Thomas prit la place en face du bureau de son frère. C'était pas un cabinet d'avocat, il s'agissait d'une petite pièce très simpliste qui servait surtout pour la paperasse et les comptes. Il s'assoyait mollement, se détendant après une longue journée comme aujourd'hui. Son cellulaire en main, il répondait à quelques copains à qui il n'avait pas pris le temps d'écrire pendant ses heures de travaille.

"Ouais pas de problème!"

Les yeux rivés sur son écran, il ne chignerait pas d'avoir un peu de temps lui aussi. Personne ne l'attendait nul part mise à part son poisson rouge à l'appartement. Peut-être que son colocataire serait là mais il n'était pas du genre à l'attendre pour quoi que ce soit.

À la maison Amélia terminait de ramasser les affaires du souper pendant qu'Ophélia jouait avec ses poupées dans le salon. Quand le téléphone sonna, la petite fut la première à se rendre au téléphone.

O : "Allo?"

Voyant sa maman arriver, elle garda le téléphone sur son oreille en la regardant avec un sourire coquin.

O : "C'est qui?"

A : "Tu me donnes la téléphone ma chérie?"

O : "Attend maman, je parles au téléphone...."

Andrew s’attendait à ce que ce soit Amélia qui prendrait le téléphone, mais fut tout de même content d’entendre la voix de sa petite princesse. Il était un papa comblé.

"Coucou ma princesse, c’est papa ! Comment ça va ?"

Il eut un petit sourire, elle avait grandi tellement vite selon lui. Il entendit derrière Amélia qui lui demandait le téléphone.

"Allez, passe moi ta maman s’il te plaît! Je t’embrasse fort fort! "

Ophélia était très contente de parler à son père. Elle ne l'avait pas vu de la journée, c'était rare qu'il partait avant qu'elle se réveille. Aujourd'hui, avec le décalage horaire, elle avait eut du mal à sortir du lit.

O :"Bien! J'ai mangé tout mon spaguetti..."

Elle regarda sa maman qui lui demandait le téléphone. Au début, elle voulait continuer à parler à son papa. Avant de coopéré, elle remit le combiné sur son oreille.

O : "À tantot papa, je t'aime, bye... tient maman!"

Amélia prit le téléphone remerciant sa petite chérie. Elle prit la ligne, il devait se douter qu'il n'ait pas communiqué d'avantage aujourd'hui l'ait un peu inquiétée.

A : "Hey! Je faisais la vaisselle, elle a été plus rapide que moi. Tu as eu une grosse journée au restau?"

Elle ne voulait pas se chicaner, surtout qu'en ce moment il y avait quelques frictions dans leur couple. En parlant, elle retournait dans la cuisine pour finir le ménage. Ici, il n'y avait personne pour faire la cuisine ou le ménage, c'était le retour à la réalité.

Andrew n’avait pas l’habitude de quitter la maison sans avoir souhaité une bonne journée à sa petite amie et encore moins à leur fille, mais aujourd’hui, c’était différent, il avait senti le besoin de partir se changer les idées.

"Super ça!! "

Il était content d’entendre sa fille, il était fier d’être son père, elle avait grandi tellement vite selon lui. Elle était aussi fragile selon lui pour être mêlée à toute cette histoire de famille royale.

"Je t’aime aussi ma princesse. Je t’embrasse et dès que j’arrive à la maison je vais venir te faire des bisous."

Il avait fait des bruits de bouche imitant les bisous qu’il lui ferait avant que la petite ne donne le téléphone à Amélia.

"Salut ma belle! Désolé si je suis parti vite ce matin. J’avais besoin d’aller au resto et ça l’a bien tombé car c’était la folie. On n’a pas arrêté. Tom était bien content que je sois là!"

D’un sens, il s’excusait pour ne pas avoir laissé de mot pour l’avertir où il allait, mais il n’y avait pas un million d’endroit où le jeune homme pouvait se trouver.

"Ta journée a bien été? "

Amélia appuya le téléphone contre son épaule pour dégager ses mains et pouvoir faire la vaisselle tout en parlant. Après ça, Ophélia irait prendre son bain et elle la mettrait en pyjama avant d'être libre à nouveau. Le décalage horaire rendrait l'heure du dodo plus difficile mais Amélia ce doutait qu'Ophélia était déjà morte de fatigue. Toute la journée, elle avait chigné et râlé à propos de tout et de rien. Elle ne lui reprocha pas d'être resté au restaurant.

"Pas besoin de t'excuser! Ici, ça été, j'ai hâte qu'Ophélia ait au lit... elle est fatiguée mais n'a pas voulu faire de sieste, ça parait dans son humeur. Attend..."

Elle éloigna le combiné de son oreille pour donner un avertissement à leur fille. "Ophé, ne met pas tes mains dans ton lait!"

O : "Mon biscuit est dans le fond!"

"Tu peux prendre une cuillère..."

Amélia lui apporta l'ustensile et lui donna un coup de main avant de reprendre la conversation.

"Excuse bébé... Elle va probablement s'endormir assez rapidement, je me demandais si tu savais à quelle heure tu rentrais? Je pensais ouvrir une bouteille de vin et nous couler un bain? Ça t'intéresse?"

Rep

"Oui..."

Elle n'ajouta rien par rapport au décalage horaire car au final, ça finirait en reproche. Elle sentait déjà l’amertume dans le ton de sa voix et ne voulait pas s'attirer d'avantage de foudre de sa part. Elle grincha des dents quand il lui annonça qu'il rentrerait pas. Ça confirmait qu'il n'avait pas seulement été occupé mais qu'il fuyait la maison. Il proposa de remettre ça à demain et elle essaya de se consoler avec ça. Pouvait-elle vraiment y croire? Elle ne savait plus quoi penser.

"Profites de ta soirée, ça vous fera du bien de vous retrouver! Je dois te laisser, je vais m'occuper d'Ophélia... À plus tard!"

Elle raccrocha après de court aurevoir pour ensuite rejoindre leur fille au salon. La soirée ressemblerait à la journée, en tête à tête avec sa puce.

Quand il vit son frère raccrocher, Thomas rangea son téléphone dans sa poche et enfila son manteau. À New-YOrk, il ne faisait pas très chaud en décembre.

"Alors? Tu viens?"

Il ne s'en voulait pas le moins du monde de ne pas rentrer pour le souper. Il avait après tout un grand besoin de ventiler et c'estce qu'il ferait avec son frère ce soir. Toute la semaine qu'il avait passé en Angleterre avec Amélia et la petite, il l'avait fait pour sa petite amie. Il avait voulu être présent pour elle et lui apporter réconfort, mais lui, il n'avait pas eu une belle semaine et avait été traité comme un moins que rien.

"Je vous aime toutes les deux... Repose-toi, je ne devrais pas rentrer trop tard."

Il avait raccroché lui aussi n'ayant pas tellement envie de s'éterniser davantage sur cet appel. C'était loin d'être un appel agréable, car il y avait un petit froid entre eux depuis leur retour au pays.

Andrew s'était levé, il avait enfilé son manteau et avait également rangé son téléphone dans sa poche. Il passa une main dans ses cheveux et après un bref soupir, il avait regardé son frère et avait hoché la tête.

"Je suis prêt! O y va... je meurs de faim!"

Le jeune homme laissa son frère sortir le premier, puis, il s'assura que tout était bien verrouillé pour finalement fermer les lumières et mettre le système d'alarme avant de sortir. Il verrouilla et se dirigea ensuite vers le restaurant où ils avaient prévu se rendre et qui était ouvert très tard.

Thomas sentait la tension dans la discussion de son frère et de sa petite amie. Il l'avait rarement vu ainsi. Au moins, ce soir, tous les deux, ils allaient pouvoir se retrouver et se reposer. Pour sa part, il avait bien envie d'un verre ou deux et comme demain c'était lundi, le restaurant était fermé. Ils pouvaient tous les deux se permettre de rentrer tard.

"Super!"

Heureux, un grand sourire s’afficha sur son visage. Ils arrivèrent bientôt au petit pub du coin où ils avaient l'habitude de se rendre. Ils prirent une place à une table et une serveuse familière vint les saluer. Tout de suite, Thomas commanda ce qu'il voulait.

"Un pichet de bière brune pour moi, je vais prendre des frites et des ailes de poulets piquantes avec ça! Et rajoutes une entrée de bâtonnets de fromages avec ça!"